mercredi 23 février 2022

Croyances



Dans le bouddhisme, on entend souvent dire qu’on a des voiles et que ce sont ces voiles qui nous empêchent de percevoir qu’on est conscience pure. Et il me semble que déboulonner des croyances participe à cette levée des voiles. Bien sûr, la croyance la plus importante, la plus ultime, qu’il faudra déboulonner, a trait à l’ego. J’ai été scotchée par une vidéo de Rupert Spira (ego is an activity, not an entity), dans laquelle il dit «ego is just a belief » (l’ego est juste une croyance). 

Déboulonner des croyances aide l’énergie à mieux circuler en moi. Il y a un lien avec les tensions corporelles. Dès qu’on pense, le corps se crispe. Quand je tiens la main de mon mari, je sais tout de suite quand il est parti dans ses pensées parce qu’il se met à me serrer la main de plus en plus fort… 


Je ressens à quel point je suis toute crispée. D’où cette envie de danser, chanter. Une envie de sortir de la crispation engendrée par tout ce à quoi je crois devoir me conformer. Et tout ce à quoi je me conforme, ce ne sont que des pensées, des croyances…


Cela fait au moins 20 ans que je pratique la méditation. Une chose qui m’a toujours surprise, c’est qu’il y a très peu de mouvements dans une salle pleine de méditants. Il y a comme une espèce de norme tacite de non-mouvement. Récemment, en regardant des vidéos de Karl et Marie, je voyais les personnes présentes dans leur salle virtuelle, et eux-mêmes, bouger très souvent leurs épaules et leur bassin par exemple. Et j’ai essayé ! Comme je sens de plus en plus la vibration s’élever en moi quand je place l’ego à l’arrière plan, j’ai expérimenté le fait que bouger souvent les épaules pendant la méditation pour dénouer les tensions fait monter la vibration. A chaque fois !


En ce moment, j’aime bien lire toutes sortes de théories sur la Création, le fonctionnement de la manifestation à différents niveaux,… Le but n’est pas de croire à une quelconque théorie même si certaines résonnent plus que d’autres. Le but est de déboulonner des croyances dont je n’ai même pas conscience. 

Par exemple, on peut sourire à l’idée que l’humain aurait été implanté sur Terre par des civilisations extra-terrestres et que nous sommes une vaste expérience de laboratoire. Il ne s’agit absolument pas d’y croire, mais, si cela nous fait sourire, c’est que, subtilement, nous croyons que nous ne sommes pas une expérience de laboratoire. Et cela, c’est bien une croyance ! C’est une croyance parce que nous n’avons aucune preuve que nous ne sommes pas une expérience de laboratoire à grande échelle… ni que nous en sommes une.


Dans la même veine, on est formaté pour obéir à toutes sortes de règles depuis notre enfance. Et même si les règles deviennent absurdes, on continue à y obéir par habitude, parce qu’on a accepté depuis longtemps que quelqu’un d’autre savait mieux que nous ce qui est bon pour nous. Si une nouvelle loi imposait qu’il faut marcher sur les mains pour avoir le droit de rentrer dans un bar ou un restaurant, combien remettrait cette loi en question ? Peut-être même que seuls ceux qui la remettraient en question seraient ceux qui n’auraient pas la condition physique nécessaire…


À Noël, j’ai reçu un livre de Bernard Weber «  la boîte de Pandore ». J’ai été interpelée notamment par son regard sur la police, sur sa véritable utilité, son utilité pour qui…


Si nous sommes tous Un, alors cet espèce d’égrégore nous influence mais nous pouvons aussi l’influencer, ne serait-ce qu’en prenant conscience de nos conditionnements, croyances, en remettant en question le bien-fondé des règles, en désobéissant à celles qui sont absurdes,…

Jusqu’en 2013, il existait une loi en France qui interdisait  aux femmes de porter un pantalon !!!

mardi 15 février 2022

Libre arbitre



 Qu’est-ce que le libre arbitre ? Il paraît que le libre arbitre définit la condition humaine : une réalité ou une illusion ? Ce ne sera pas une dissertation de philosophie mais une réflexion basée sur ma propre expérience.


Le libre arbitre est la faculté pour l’humain d’être libre de faire ses propres choix d’opinion, de décision, d’action, sans influence extérieure.


Après tous ces posts que j’ai écrits sur le conditionnement, il en ressort que l’influence extérieure est omniprésente du berceau jusqu’à la mort. Ceci amène donc rapidement à la conclusion qu’il n’y a pas de libre arbitre.


C’est une idée intéressante que celle de ne pas avoir de libre arbitre mais j’ai commencé par le comprendre comme une incapacité à ne pas réagir quand il m’arrivait quelque chose. A savoir que j’étais dans la réaction et non dans une action libre de toute mémoire. 

Et cela fait longtemps que j’ai envie de sortir de la réaction car j’ai trop vu à quel point ces modes réactifs étaient des cercles vicieux, récurrents et source de souffrance. Une personne avec qui on se dispute souvent est un bon révélateur : au hasard… le conjoint.


J’ai d’abord pris conscience de ma propre réactivité face à certaines blessures qui ravivaient des mémoires douloureuses. J’ai donc pris conscience de mon propre manque de libre arbitre. Cette compréhension m’a donné un tout petit peu de marge de manœuvre vis à vis de l’autre et, au lieu de réagir avec beaucoup d’émotion, j’ai pu, après maintes tentatives ratées, simplement énoncer que j’étais blessée. Malheureusement, que je réagisse avec émotion ou que j’énonce que je suis blessée, le résultat est le même : l’autre se sent attaqué et réagit à son tour. Et on rentre dans le même cercle vicieux et récurrent. J’ai essayé toutes sortes de variantes dans ma façon d’énoncer que j’étais blessée avec la communication non violente mais le résultat était toujours le même : plussss de souffrance pour moi.

J’en suis donc venue à ne plus rien dire et c’est très difficile pour l’ego au début. Cela entraînait de la frustration et il fallait ensuite que je contemple l’action ou la parole blessante, la mémoire ravivée et la frustration. Le bilan était quand même plus intéressant que la multitude de blessures issues des disputes récurrentes sans compter les dégâts que cela faisait dans notre couple.

C’est devenu plus facile quand j’ai vraiment compris que l’action blessante de l’autre était déjà une réaction par rapport à une parole ou une action de ma part. De la poule ou de l’œuf,… on peut remonter loin pour essayer de trouver qui a commencé… 

Mais surtout, j’ai compris que l’autre ne pouvait pas réagir autrement, qu’il n’y pouvait rien, que ce n’était pas un processus conscient.

Donc il y a eu une compréhension un peu plus profonde de cette absence de libre arbitre, pas seulement pour moi mais aussi pour l’autre.

C’est pour cela que maintenant, je choisis de sortir du jeu et de m’éloigner quand je me sens blessée au lieu de réagir vis à vis de l’autre et d’en faire un drame. Mais je ne sais pas si c’est vraiment un choix, c’est plutôt la voie de la moindre souffrance car je sais ce qui va se passer ensuite. Cela dénote peut-être aussi d’un besoin moindre d’avoir raison, de gagner. Les rapports de force, la compétition perdent de leur attrait. Plus j’applique de nouveaux comportements, plus c’est facile à faire, je suppose que ce sont de nouveaux chemins neuronaux.


Il y a quelque chose que je fais depuis de nombreuses années, c’est de ne pas répondre aux critiques, jugements,… c’est plus facile quand cela ne vient pas d’un proche. C’est une attitude que j’ai vue chez un lama tibétain et qui m’avait époustouflée. Il expliquait quelque chose puis une personne de l’auditoire prenait la parole pour dire « oui mais,… » et au final exprimer un point de vue très différent de celui développé par le lama. Et bien, le lama n’essayait jamais de le contredire, il se contentait de dire : « Maybe » et il passait à autre chose… Je l’ai vu faire cela aussi lors d’une rencontre avec un monseigneur de l’église catholique. Le monseigneur, à un moment de son discours, a déclaré « vous les boudhistes, vous cherchez à fuir la souffrance ». Et bien le lama n’a jamais répondu à cela alors que tout le monde bouillait dans l’auditoire !

Récemment, j’ai aussi « vu/compris » le bénéfice karmique lié au fait de ne pas répondre.


Même s’il n’y a pas de libre arbitre, mon observation et compréhension de moi-même puis des autres permet une certaine distanciation. Cette distanciation est-elle le résultat d’un conditionnement ? J’ai le sentiment que c’est plutôt le résultat d’un déconditionnement puisque le conditionnement commence à être vu. Il me semble d’ailleurs que le fait de voir mes conditionnements est facilité par un niveau vibratoire plus élevé.


Donc pour résumer :


  1. augmentation du niveau vibratoire 
  2. Augmentation du niveau de conscience donc de la capacité d’observation et de compréhension 
  3. Sortie du mode réactif primaire, début de la distanciation 


Je ne sors réellement du jeu que lorsque la souffrance de la blessure, de la mémoire ravivée et de la frustration de ne rien dire, lâche. Car quand cela lâche, il y a une vraie Compréhension, une Évidence, et une couche de mémoire douloureuse est comme brûlée.

lundi 7 février 2022

Le conditionnement spirituel




 Avant de commencer sur ce sujet délicat, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui témoignent en toute simplicité de leur vécu de la conscience pure. Certaines approches, dites directes, sont particulièrement chères à mon cœur comme la vision sans tête de Douglas Harding et le questionnement « qui suis-je ? »recommandé dans l’advaita. Alors je rends grâce aux personnes qui transmettent ces enseignements après les avoir réalisés, en les gardant ainsi vivants et accessibles à tous.


J’écris ce post sur ce sujet car autant il peut s’avérer facile de percevoir les conditionnements liés à notre vie dans la société, autant il est plus difficile de remettre en question les conditionnements, souvent créés par nous mêmes, dans un domaine que l’on peut considérer comme sacré : le domaine spirituel.


Je me souviens, enfant, m’être souvent dit qu’il y avait quelque chose qui clochait, un sentiment diffus car je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui clochait, mais qui a motivé ma quête spirituelle. 


La quête spirituelle peut avoir divers angles d’approche. L’un d’eux est qu’on ne croit plus en la poursuite hyper matérialiste telle que nous la propose la société actuelle, avec sa compétitivité à outrance, son « toujours plus » qui amène l’humain, sur son lit de mort, à reconnaître qu’il a gâché sa vie car il n’emmènera avec lui aucune de ses possessions.


Si on ne croit plus au dieu argent, pas de soucis, il y a une solution de rechange. On nous propose les religions qui nous disent de faire vœu de pauvreté et d’adhérer à une liste de commandements, d’interdits, de croyances. On échange alors un système de croyances matérialistes pour un autre système de croyances, plus spirituelles…


Au sein des systèmes religieux, des approches philosophiques et en dehors de toutes voies, il existe des êtres qui ont réalisé l’essence de leur être. Ils témoignent et inspirent les chercheurs spirituels.

J’ai fait un bout de chemin avec certain d’entre eux et j’ai rencontré certaines problématiques. Bien qu’il soit question de libération, il y a un risque parfois, d’échanger une cage pour une autre.


L’imitation 

J’ai pratiqué le bouddhisme tibétain pendant une dizaine d’années. Il n’était pas rare de voir des personnes de l’auditoire arborer des vêtements couleur bordeau, qui est la couleur des robes des lamas tibétains…

Il y a eu un maître, asiatique il me semble, dont j’ai oublié le nom, qui ne mangeait que des brocolis. Va-t-on s’éveiller si on ne mange que des brocolis ?


Le culte de la personnalité 

C’est toujours de l’imitation : va-t-on s’éveiller si nous cultivons les mêmes qualités que le maître ?

Il y a une tendance à mettre des personnes réalisées sur un piédestal en oubliant qu’elles sont des êtres humains. Lorsqu’on s’en approche trop, on voit les défauts et on s’entend dire que nous projetons nos propres défauts sur le maître. Ce n’est pas faux.

J’ai eu tendance à choisir comme guides des êtres doux et compatissants qui incarnaient ma vision idéalisée de l’éveil. Ces apparences ne durent qu’un temps quand on côtoie suffisamment ces personnes mais voir les défauts aide aussi à se rappeler que l’éveil n’est pas réservé aux saints. 


La relation romancée de maître à disciple : un stade infantile ?

Rêve t-on d’être le ou la disciple préférée d’un maître et de l’accompagner partout pour bénéficier de ses perles de sagesse et s’en remettre à lui pour notre évolution spirituelle car il sait mieux que nous…

C’est encore une tendance à remettre son pouvoir entre les mains de quelqu’un d’autre, d’échanger une cage pour une autre en se soumettant à quelqu’un. Combien de fois j’ai entendu des pratiquants bouddhistes dire « le lama l’a dit » donc ils appliquaient sans se poser de questions : obéissance totale. Ce sont ces mêmes personnes qui diront après plusieurs mois ou plusieurs années qu’ils ont fait ce que le lama leur a dit et ils ont plein de problèmes dans leur vie. 

Je pense notamment à une femme qui avait demandé conseil avant de se présenter à des élections municipales. Elle a foncé sur les conseils d’un lama mais elle a vécu beaucoup d’épreuves en tant que maire et elle a fini par avoir une attaque cérébrale qui l’a laissée très diminuée. Je me souviens en avoir parlé avec elle avant son attaque, elle souffrait énormément et disait  « pourtant j’ai fait ce que le lama m’a dit ».

Pareil dans les réunions avec des êtres réalisés issus de l’advaita. Je me rappelle d’une femme qui s’était vue conseiller par la personne réalisée de louer une certaine maison pour en faire un centre de réunion et d’activités de toutes sortes car il y avait une maisonnette séparée de la maison principale. La femme en question a investi pour transformer la maisonnette mais elle y a laissé ses économies et cela n’a jamais fonctionné. Et, un jour, au cours d’une réunion, elle en a parlé, elle s’est tournée vers l’être réalisé et elle s’est exclamée : « tu peux te tromper ! ».

J’avoue que je me suis toujours bien gardée de demander des conseils, je n’étais pas sure que je les appliquerai. La seule fois où j’en ai demandé un quand j’étais au plus bas dans ma nuit de l’âme, il n’y a pas eu de réponse. Mais je me considère comme étant responsable de mes actes donc même si j’applique un conseil je ne rejette pas la faute sur l’autre si cela ne se passe pas bien.

Une autre notion qui accompagne ce caractère romancé c’est la fidélité dont j’ai eu plus de difficultés à sortir. J’ai beaucoup entendu qu’on choisissait un maître pour la vie, voire pour de nombreuses vies. Il peut y avoir un moment où l’on stagne mais on continue avec la même personne parce qu’elle nous a fait évoluer pendant un temps, qu’elle a facilité les premiers aperçus,… Je me suis forcée à continuer à suivre des maîtres pour plein de mauvaises raisons alors que cela n’avait plus de sens pour moi et, avec le recul, je me rends compte à quel point ce qu’ils proposaient ne me convenait pas ou plus.

Cette croyance en une nécessité de fidélité peut aussi entraîner une culpabilité si on se décide à partir qui me rappelle d’autres culpabilités lorsque je refusais d’appliquer certains conseils parce qu’ils ne résonnaient pas en moi.


Le maître extérieur ne peut être qu’une béquille temporaire nous permettant de revenir à notre conscience pure car nous sommes notre propre maître et rien ni personne d’autre n’a droit à ce titre. La quête de l’éveil est une voie de libération où l’univers entier ne sert qu’à nous ramener à notre propre êtreté. Avoir plus confiance en un autre qu’en nous mêmes nous maintient dans une soumission. Arrêtons de remettre notre pouvoir entre les mains de quelqu’un d’autre. Quel bonheur de ne plus dépendre des autres, de retrouver son autonomie, sa souveraineté ! Quel soulagement ! 

Et cela ne veut pas dire qu’il faut fuir les réunions spirituelles, au contraire, mais les aborder avec un état d’esprit plus juste en se rappelant que nous seuls savons ce qui nous convient le mieux.


L’attachement à une voie 

De la même façon, j’ai souvent entendu dire de ne pas mélanger les voies car cela ne faisait pas travailler les mêmes énergies…

On peut éprouver de la fierté à suivre une certaine voie ou un certain maître en excluant toutes les autres, voire en jugeant les autres voies…

Lire des textes ou regarder des vidéos ou assister à des réunions qui ne me touchent pas n’ont plus de sens pour moi même s’il s’agit d’un grand maître. Ce n’est peut-être tout simplement pas le moment. 

Ne pas être élitiste si on a seulement envie de chanter ou de faire une activité créative, cela m’est arrivé. J’ai pu constater que cela ouvre la sensibilité, la conscience et ces textes sont revenus naturellement sur mon chemin à un moment où j’ai pu les apprécier.

Au final, un jour ou l’autre, on finit par suivre notre propre voie de retour à la maison à notre propre rythme sans contrainte, sans culpabilité.


Les questions qui restent sans réponse

D’où venons nous ? Que sommes-nous ? Où allons nous ?

D’où viennent les pensées ?

Est-ce qu’une personne réalisée est tout le temps dans le vécu de la conscience pure ?

Est-ce que ce vécu de conscience pure est une fin en soi ? Y a-t-il des stades de réalisations après la première réalisation ? Et si oui, ces stades de réalisation sont-ils accessibles tant qu’on est incarné ?

Des questions qui restent sans réponse pour que nous ne perdions pas confiance ou pour nous maintenir dans une certaine soumission ou parce qu’on ne peut pas comprendre,… ? On s’entend dire que la seule chose importante c’est l’éveil et que les questions ne servent qu’à nourrir le mental.

Il y a un certain mystère entretenu sur l’après réalisation et sur la réalité relative, la création, que j’ai toujours vu et subi et que j’ai dénoncé récemment, notamment avec mon besoin de vérité.


Je me suis enfin autorisée à suivre mon enthousiasme et c’est peut-être une coïncidence mais ma vie a complètement changé, je me sens plus libre, et je me suis vraiment remise en route après avoir stagné pendant presque 11 ans. Je trouve ce dont j’ai besoin au moment où j’en ai besoin, cela ne dure qu’un temps et je trouve autre chose. Ce n’est pas linéaire, il faut régulièrement que je me rappelle de ne rien attendre de l’extérieur, surtout pas une validation, et de tourner le regard vers l’intérieur. Le but est toujours la réalisation et tout m’y ramène. Merci à tous ceux qui postent des vidéos ou des textes sur le net pour témoigner de leur vécu : une belle énergie d’entraide :)


La sensation que j’avais enfant que quelque chose clochait demandait à être adressée aussi et je creuse pour essayer de comprendre l’envers du décor de la manifestation, y compris de la mienne, à tous les niveaux. Les réponses qui résonnent en moi ne sont pas faciles à digérer. Cela met fin à beaucoup de mensonges et je me sens plus consciente à chaque instant. Donc cela ne fait pas que nourrir le mental, cela améliore la conscience et la motivation à sortir de ce jeu, en tous cas pour moi.


Le célèbre « connais toi toi-même » qui fut gravé sur le fronton du temple d’Apollon où la Pithie officiait à Delphes disait en réalité : « Connais toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux ». Et si cette phrase était plus littérale qu’on ne le pense et nous faisait toucher au mystère de la Création et de notre création ?

jeudi 3 février 2022

Se libérer du connu



Je me permets d’emprunter le titre de ce livre à Krishnamurti. Je suis en train de le lire. Ce qui y est écrit est tellement en phase avec ce que je vis en ce moment ! Les premières pages m’ont rappelé plusieurs vécus que je liste ici.




Mais comment cela a t-il commencé pour moi ?

Quelques épisodes épars au cours de ma vie mais une nette accélération grâce à la crise politique actuelle. Il y a tellement de mensonges, tellement grossiers et faciles à vérifier que je suis devenue suspicieuse de toute parole officielle et de toute parole issue des medias mainstream. Merci à eux encore une fois de m’avoir réveillée.

Il y a un lieu où je suis allée très souvent ces 20 dernières années qui est la grotte de la sainte Baume, grotte où aurait vécu Marie Madeleine. Dernièrement, j’ai reçu l’information que la grotte occupée par l’église n’était pas la grotte où aurait vécu Marie Madeleine. Elle aurait vécu dans une autre grotte dans le même massif. Ce fut comme un coup de tonnerre dans mon vécu…

A partir de là, je me suis mise à tout remettre en question et je suis tombée dans le terrier du lapin blanc comme Alice. Je suis toujours en train de tomber…


Changer ses habitudes

J’ai toujours aimer casser mes routines, changer de route pour aller travailler, échanger les places à table en famille,… cela permet de réveiller l’attention car les actes routiniers sont souvent faits machinalement. Par exemple, quand on dit que la voiture connaît le chemin…


Le regard des autres

J’ai vécu les 16 premières années de ma vie dans des contrées tropicales et j’ai gardé l’habitude de marcher en tongues à longueur d’année. Y compris pour aller à la sainte Baume, ce qui gênait beaucoup mon mari au début. Cela m’a amenée à réaliser que les paroles et actions de mon entourage ne déteignaient pas sur moi. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent et moi aussi.


Le jeu des situations récurrentes 

Quand un événement fait encore ressurgir une mémoire (non guérie), j’ai le choix entre 2 possibilités :

  • en faire un drame avec toutes les récurrences qui vont en découler. On voit l’histoire se répéter,  la personne antagoniste qui réagit encore et toujours de la même manière, réaction qui nous blesse encore plus. Mais le mental aussi tourne en rond, à se répéter ad nauseum avec l’impression parfois d’être dans un labyrinthe dans les moments les plus extrêmes.
  • ou reconnaître ce qu’il se passe et sortir du jeu. Je sais instantanément quand une blessure même petite se produit, il y a une disruption de mon continuum de tranquillité. Le plus difficile est de l’accepter. Il peut y avoir une arrogance de croire que tout va bien, que cela ne me touche pas, mais très vite je sens mon énergie qui baisse, mon humeur qui dégringole. Et c’est à ce moment-là que je me retire du jeu, je ne rentre plus dans le drame en en parlant ni en montant mentalement sur mes grands chevaux de justice. Je m’éloigne, je vais faire un tour dans le jardin, je regarde ce qui se passe en moi. Me promener dans la nature, jouer des bols tibétains,…, sont des aides pour monter mon niveau d’énergie tout en permettant l’introspection. L’introspection ne signifie pas d’essayer de me convaincre que ce n’est pas grave, juste de laisser ce qui est là sans fuir. Il y a un moment où la morosité me quitte spontanément et la mémoire revisitée ensuite me laisse indifférente, voire amusée qu’elle ait causé tant de désordre. Au moment où ça lâche, il y a une compréhension, comme un puzzle qui se met en place. Dernièrement, une personne m’a blessée : je l’ai regardée et j’ai compris pourquoi elle agissait ainsi. Je le lui ai dit et cela a désamorcé la bombe. Le jeu s’est arrêté et je n’ai pas traversé de phase de morosité.


La fin de la manipulation

Encore un sujet que la crise politique actuelle a mis en exergue. Impossible d’assister à tant de manipulation sans tourner le regard sur soi. En quoi suis-je concernée ? Suis-je manipulatrice ? Avec mon besoin d’être vraie, je reconnais à voix haute quand je me rends compte que je viens d’obtenir ce que je voulais par des moyens douteux et je m’en excuse. Cela me permet de sortir des schémas de victime/bourreau.


La fin de l’anticipation

J’étais quelqu’un qui ne laissait rien au hasard, j’envisageais tous les cas de figure et je m’y préparais. Je remarque que je ne parviens plus à me projeter dans l’avenir, je ne peux plus faire de projets à moyen ou long terme. Les fêtes de Noël se sont déroulées chez nous cette année et je n’ai réalisé que le 24 décembre au matin que du monde arrivait le jour même. Et c’est une bonne nouvelle car il n’y a plus le stress associé à la projection. Je pense que c’est venu du fait qu’avec tout ce qui se passe en ce moment, il est difficile de faire des projets et j’y ai renoncé sans efforts.


S’accrocher aux « bons » moments ?

Quand il y a des vécus agréables , intéressants, en méditation par exemple, il y a une attente subtile que cela dure ou que cela revienne. Et c’est cette attente qui ferme, qui enferme. Quand il y a une attente de quelque chose de précis, je réduis mon champ de vision et comme l’expérience agréable ne dure pas ou ne se reproduit pas, je rentre dans les étapes du deuil. Et lorsque ce deuil est terminé, l’espace de tous les possibles est de nouveau ouvert.


Créer une nouvelle religion ?

Quand une recette fonctionne, que ce soit pour la méditation ou autre chose, il y a une envie de la partager avec tout le monde en oubliant que s’il y a un effet sur moi, il n’y en aura pas forcément un sur les autres. 8 milliards d’humains sur la planète, 8 milliards de chemin d’éveil différents…

Mais plus encore, je m’accroche à cette « merveilleuse recette » pour moi-même, c’est ma nouvelle religion. C’est l’histoire bouddhiste il me semble de la barque que l’on utilise pour traverser la rivière et que l’on traîne sur notre dos alors qu’on a une forêt à traverser ensuite.

Et même quand cela ne fait plus d’effet, je me force à l’utiliser encore, au cas où… 

Et pourtant, le vécu de la conscience pure a montré que c’était sans effort.

J’écoutais une vidéo de Francis Lucille récemment où il disait : « follow the enthousiasme » (suivez l’enthousiasme). Cela m’aide bien à lâcher ce que je crois devoir faire parce que c’est une habitude pour laisser émerger ce dont j’ai vraiment envie.


Suivre l’énergie ?

J’ai tendance à être accro aux ressentis énergétiques et lorsqu’un texte me faisait vibrer, j’en déduisais qu’il était « bon ».

Récemment, j’ai acheté un livre dont la lecture des premières pages me faisait fortement vibrer. Au bout d’une quinzaine de pages, j’ai lu une phrase qui sonnait faux. J’ai arrêté la lecture de ce livre mais je réessaye régulièrement : il n’y a plus de ressenti énergétique même sur les premières pages et le discours ne résonne pas en moi, il sonne faux. Et je suis surprise qu’il ait pu me faire vibrer si ce n’est qu’il correspondait à ce que je cherchais à ce moment-là. Peut-être même qu’il correspondait à mon niveau de vibration, de compréhension du moment.

Je deviens donc plus circonspecte avec les ressentis énergétiques, le seul compas que je suis, c’est mon discernement. Je ne sais pas si c’est lié à mon besoin de vérité en ce moment mais quelque chose se passe, je ne sais pas toujours l’expliquer, un ressenti que l’information reçue ne sonne pas juste ou pas complètement juste. C’est assez subtil tant que cela ne sonne pas juste mais très clair quand cela sonne juste. Et quand cela sonne juste, je remarque qu’ensuite la recherche sur le sujet en question s’arrête sans que je n’ai rien décidé. Impossible de continuer à chercher, il y a un désintérêt qui montre que j’ai eu la réponse. 

Cela me rappelle les premières expériences spirituelles de calme mental et de dissolution partielle (où j’avais eu le sentiment d’être la pièce dans laquelle je me trouvais). Elles n’avaient pas induit cette évidence qu’ont amené les vrais aperçus et j’avais continué à chercher. Pourquoi continuerait-on à chercher une fois qu’on a trouvé ? Si on continue à chercher, c’est qu’on n’a pas trouvé… Les premiers aperçus avaient sonné le glas de la quête de l’éveil et cela a duré de nombreuses années.

Réfléchir ou ne pas réfléchir

Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour faire quoi que ce soit. Même pour faire un exercice de physique, la réflexion n’est pas nécessaire...