dimanche 9 novembre 2014

Tranché




J'ai beaucoup travaillé sur l'intériorisation : regarder tout ce qui me tracasse, accueillir tout ce qui remonte à la surface. Et ça aide.

Néanmoins, je prends conscience que c'est sans fin, qu'il y aura toujours quelque chose à accueillir car, même dans l'hypothèse où je réussirais à faire la paix avec tous mes souvenirs, il y aura toujours des événements nouveaux perturbants qui se produiront. Les bouddhistes ont une image sur ce sujet : on a beau essuyer un miroir, de la poussière continuera à tomber dessus, il ne reste pas propre une bonne fois pour toutes...

Cette nuit, je me suis apitoyée sur mon sort : après 15 ans de méditation, force m'était de constater que le mental était toujours agité. Je me trouvais nulle et je pleurais, et je pleurais... Je voulais abandonner...

Heureusement, j'ai pris l'habitude de ne jamais prendre de décision quand je me sens aussi mal car je sais que c'est un état temporaire, que ça passera. Et c'est le début de la brèche qui s'est produite cette nuit, la première distanciation : je savais que ça passerait...
Je commençais à moins adhérer au spectacle...

Ensuite, il y a eu une constatation : que l'ego était un bon comédien. Toutes ces larmes et ces lamentations, quand même ! La brèche s'est agrandie... Il y avait un observateur et un chouineur. 

J'ai regardé encore un peu ce jeu de l'ego et d'un coup, ce n'était plus une brèche, c'était tranché net : ce cinéma, ce n'était pas moi, je ne suis pas ça ! Et j'ai retrouvé l'arrière-plan. Il n'y avait plus de chouineur, plus de lamentations. Je ne pouvais même pas comprendre comment tout ce cinéma avait pu prendre place, impossible d'y accorder le moindre crédit. Il ne restait que tranquillité.

Réfléchir ou ne pas réfléchir

Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour faire quoi que ce soit. Même pour faire un exercice de physique, la réflexion n’est pas nécessaire...