vendredi 17 décembre 2010

Les noeuds se dénouent

Si j'observe mon vécu, avant le premier aperçu, j'ai collectionné des nœuds émotionnels : des souvenirs avec un poids émotionnel plus ou moins important venant contaminer mon vécu de l'instant présent. Plus la situation ayant entraîné un blocage était traumatisante, plus le nœud était important.

Depuis le premier aperçu, je vois ces nœuds émotionnels, ces blocages, se dissoudre les uns après les autres.

Avant de se dissoudre, ces nœuds émotionnels sont réactivés par le biais d'une situation ressemblante à celle qui a ancré une émotion par rapport à un souvenir, parfois avec la même personne. Et quand il s'agit de gros nœuds, ce n'est pas franchement drôle de les voir revenir au premier plan ; en général, ce sont des souvenirs que j'ai essayé d'enterrer le plus possible...

Ma première réaction, quand il est vu que l'enterrement n'est plus possible, est de vouloir accepter ces situations. Mais croire que je peux y faire quelque chose est un leurre puisque le mental n'a aucun contrôle. Ce n'est pas le mental qui accueille, c'est la conscience pure. Avec la précaution suivante, l'accueil n'est pas à comprendre comme une action mais plutôt comme une ouverture spontanée, comme le ciel qui apparaît quand les nuages se dissipent.

Quand ces nœuds sont réactivés, je me vois me débattre à essayer d'accepter ce qu'il se passe jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que j'ai tout essayé et qu'il ait été vu qu'il n'y a rien que je puisse faire. Et c'est quand j'abandonne, non pas parce que je me suis convaincue intellectuellement que c'était la seule solution mais parce que j'ai réellement perdu tout espoir de réussir, que le nœud se défait. Cela me rappelle une réplique du film "Au-delà de nos rêves" qui dit  "Quand on perd, on gagne !".

Tel que je le vis, c'est un aperçu qui fait que le nœud se dissout.

Une fois qu'un nœud est défait, le souvenir lié au nœud n'entraîne plus d'émotion. Il s'ensuit quelques semaines de tranquillité avant qu'un autre blocage n'attire à nouveau mon attention...




mardi 14 décembre 2010

Accueil

J'ai l'impression que accueil et acceptation sont souvent confondus. Moi-même, je me surprends bien souvent dans le jeu d'une situation à vouloir accepter ce qui se passe, ce qui, à posteriori, me paraît absurde. De mon point de vue, accepter demande un effort et tout effort signe l'influence du mental sans parler de la "volonté" d'accepter.

Depuis plusieurs semaines, la présence d'une personne de mon entourage faisait s'élever de la peur en moi, en réveillant des souvenirs pénibles. La personne souffrait de ma réaction et voulait modifier son comportement pour me faire plaisir. Je ne cessais de lui dire qu'il n'avait rien à changer et que c'était à moi d'accepter la situation. Et bien, je n'arrivais absolument pas à accepter. Je n'acceptais pas ma réaction de peur et je me suis jugée : je n'étais pas contente de ne pas être capable d'accepter la situation. Lorsque la personne n'était pas là, tout allait bien, avec une certaine mesure d'arrière-plan, mais dès que j'étais avec elle, un rien réveillait la peur : j'avais l'impression de devenir folle ! 

Mais quand il a été vu et compris que je ne pouvais vraiment pas accepter, que mes conditionnements avaient le dernier mot, j'ai envisagé la fuite : ne plus voir la personne. Et là, ça a lâché ! Sur le moment, j'ai été très surprise : pourquoi l'envie de fuir me ferait lâcher prise ? Mais en fait, c'est d'avoir vu que je ne pouvais pas accepter la situation, et d'être prête à abandonner, qui a tout déconnecté. Depuis, je peux continuer à voir la personne sans que le souvenir et la peur associée ne soient réactivés. 

Ce n'est pas la première fois que cela se passe ainsi mais, à chaque nouvelle situation réveillant un souvenir et son cortège d'émotions associées, c'est une redécouverte.

Je vois que ce que je voudrais accueillir n'est pas vraiment la situation présente mais du passé.

Si je prends l'exemple d'un souvenir douloureux associé à une personne, à chaque fois que je vais voir la personne, le souvenir douloureux sera remémoré. Mais il me semble que l'idée n'est pas d'emblée de faire la paix avec le souvenir mais avec le vécu présent. Bien sûr, si le souvenir s'élève et qu'il peut être accueilli avant qu'une réaction n'apparaisse, tant mieux. Mais quand une réaction a eu lieu, accueillir le souvenir n'est plus accueillir le moment présent puisque le moment présent c'est la réaction. Ensuite, si un jugement de cette réaction s'élève, une fois encore le moment présent n'est plus la réaction (et encore moins le souvenir) mais le jugement de la réaction. Autrement, c'est comme si j'avais toujours un train de retard par rapport au présent.

Tel que je le vois, il ne s'agit donc pas de tout accepter mais plutôt d'être très bienveillant vis-à-vis de soi-même. Ne pas essayer de changer, se donner le droit de ne pas être "parfait". Comprendre intimement, réaliser, que ce corps-mental ne peut pas être autrement que tel qu'il est, avec tous ses souvenirs, ses réactions émotionnelles, ses jugements...

Bien sûr, ce n'est pas quelque chose qui se fait volontairement. C'est quand je me suis cognée contre tous les murs de ma prison mentale que la lutte s'arrête. Car ce n'est pas de vouloir en sortir qui m'en libère mais de reconnaître que j'y suis. Qu'il est drôle de voir ensuite qu'elle n'a aucune consistance. Et qu'elle n'a jamais eu aucune consistance ! C'est saisissant, une fois que le lâcher prise a eu lieu, de constater que ce qui me tracassait n'a pas plus de réalité qu'un rêve fait la nuit précédente...

Réfléchir ou ne pas réfléchir

Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour faire quoi que ce soit. Même pour faire un exercice de physique, la réflexion n’est pas nécessaire...