vendredi 11 mars 2022

Pourquoi les aperçus ne durent pas ?




 Je me suis longtemps demandé quelle était la différence entre un aperçu et la réalisation. Francis Lucille l’explique dans une de ses videos « The Revelation of Nirvikalpa Samadhi & The Mudra of Wisdom ». Il dit d’abord que lorsqu’il y a un aperçu, le retour dans la manifestation s’accompagne d’un état de Paix. 

Et je peux confirmer cela car j’ai bien eu ce vécu sur lequel il est difficile de mettre une durée : cela dépend de l’intensité de l’aperçu. Les premiers aperçus, il y a une dizaine d’années, avaient été très intenses puis leur nombre et leur intensité avaient diminué pour se terminer par des micro aperçus repérés parce que d’un instant à l’autre, alors qu’une une émotion était la, ça avait lâché. J’ai vécu à nouveau des micro aperçus récemment, des émotions qui lâchent de façon spontanée et qui me font me demander ensuite comment cette émotion avait pu prendre place tellement le souvenir revisité de la blessure ne provoque plus de réaction, voire m’amuse.

L’état de paix qui accompagne le retour dans la manifestation après un aperçu ne semble pas durable.


Francis Lucille dit ensuite dans la même vidéo que si les aperçus se produisent de façon suffisamment rapprochée, l’état de paix devient permanent et que c’est cela la réalisation.


Je lis des transcriptions et je regarde beaucoup de vidéos de U.G. Krishnamurti en ce moment. À la première vidéo que j’ai regardée de lui, j’ai senti qu’une déconstruction était en train de se faire en moi… 

Et c’est dans ce contexte qu’une réflexion a pris place à partir d’une question qui m’est apparue : pourquoi on ne demeure pas dans le vécu d’Êtreté lorsqu’il y a un aperçu ?


Et c’est là que le lien s’est fait avec la Création. J’avais toujours cru que les récits de création parlaient d’un événement qui se serait produit à un certain moment, il y a très longtemps, et qui aurait été l’origine de La Création…


Il me semble évident aujourd’hui que cette création prend place à chaque instant.

Lors de mes aperçus d’il y a 10 ans, il a été vu que la manifestation disparaissait à chaque instant et réapparaissait l’instant d’après. La manifestation n’est donc pas continue mais discontinue. C’est le même principe qu’un film : le film est composé d’images qui défilent suffisamment vite pour qu’on ait l’impression qu’il y a une continuité. D’après U.G. Krishnamurti, l’illusion de la continuité est due aux pensées.

Dans le vécu de conscience pure, il n’y a pas de pensées, c’est un vécu hors de la dimension de la pensée, on ne peut pas parler et la question ne se pose même pas, la manifestation, notre corps, notre personnage, nos mémoires, ne sont pas là. Donc qu’est-ce qui fait que la manifestation réapparaît et que je suis à nouveau identifiée à un corps-mental ?


J’ai fait le lien avec des textes anciens et des récits d’éveillés qui décrivent l’origine de la création. Ils partent de la conscience pure puis il est question de danse énergétique au sein de la conscience pure, de mouvement d’énergie, de pulsation, de vibration dans un premier temps. Ensuite il est question de son donc du verbe créateur… et ma compréhension aujourd’hui est que ce processus se reproduit à chaque aperçu et c’est ce qui nous projette à nouveau dans la manifestation.


On quitte donc apparemment ce vécu de conscience pure pour venir regarder l’ensemble de la manifestation (qui n’est pas différente de la conscience pure) à partir d’un point, d’un corps-mental. Comme si la conscience pure venait s’amuser à se regarder elle-même dans sa version manifestée à partir d’un point.

Dans ma compréhension, ce point, ce corps-mental, est alors vu comme étant à la fois un projecteur et un acteur de la manifestation. Un peu comme dans une pièce de théâtre, mais on n’est pas seulement un acteur avec un texte à réciter, on est aussi là pour projeter littéralement tout ce qui est manifesté. Il est compris également qu’il n’y a pas de différence entre ce corps-mental, ce point de vue dans lequel il y a une certaine géolocalisation et les autres points de vue (les autres corps-mentaux) dans le sens qu’on est la même chose.

Réfléchir ou ne pas réfléchir

Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour faire quoi que ce soit. Même pour faire un exercice de physique, la réflexion n’est pas nécessaire...