jeudi 3 février 2022

Se libérer du connu



Je me permets d’emprunter le titre de ce livre à Krishnamurti. Je suis en train de le lire. Ce qui y est écrit est tellement en phase avec ce que je vis en ce moment ! Les premières pages m’ont rappelé plusieurs vécus que je liste ici.




Mais comment cela a t-il commencé pour moi ?

Quelques épisodes épars au cours de ma vie mais une nette accélération grâce à la crise politique actuelle. Il y a tellement de mensonges, tellement grossiers et faciles à vérifier que je suis devenue suspicieuse de toute parole officielle et de toute parole issue des medias mainstream. Merci à eux encore une fois de m’avoir réveillée.

Il y a un lieu où je suis allée très souvent ces 20 dernières années qui est la grotte de la sainte Baume, grotte où aurait vécu Marie Madeleine. Dernièrement, j’ai reçu l’information que la grotte occupée par l’église n’était pas la grotte où aurait vécu Marie Madeleine. Elle aurait vécu dans une autre grotte dans le même massif. Ce fut comme un coup de tonnerre dans mon vécu…

A partir de là, je me suis mise à tout remettre en question et je suis tombée dans le terrier du lapin blanc comme Alice. Je suis toujours en train de tomber…


Changer ses habitudes

J’ai toujours aimer casser mes routines, changer de route pour aller travailler, échanger les places à table en famille,… cela permet de réveiller l’attention car les actes routiniers sont souvent faits machinalement. Par exemple, quand on dit que la voiture connaît le chemin…


Le regard des autres

J’ai vécu les 16 premières années de ma vie dans des contrées tropicales et j’ai gardé l’habitude de marcher en tongues à longueur d’année. Y compris pour aller à la sainte Baume, ce qui gênait beaucoup mon mari au début. Cela m’a amenée à réaliser que les paroles et actions de mon entourage ne déteignaient pas sur moi. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent et moi aussi.


Le jeu des situations récurrentes 

Quand un événement fait encore ressurgir une mémoire (non guérie), j’ai le choix entre 2 possibilités :

  • en faire un drame avec toutes les récurrences qui vont en découler. On voit l’histoire se répéter,  la personne antagoniste qui réagit encore et toujours de la même manière, réaction qui nous blesse encore plus. Mais le mental aussi tourne en rond, à se répéter ad nauseum avec l’impression parfois d’être dans un labyrinthe dans les moments les plus extrêmes.
  • ou reconnaître ce qu’il se passe et sortir du jeu. Je sais instantanément quand une blessure même petite se produit, il y a une disruption de mon continuum de tranquillité. Le plus difficile est de l’accepter. Il peut y avoir une arrogance de croire que tout va bien, que cela ne me touche pas, mais très vite je sens mon énergie qui baisse, mon humeur qui dégringole. Et c’est à ce moment-là que je me retire du jeu, je ne rentre plus dans le drame en en parlant ni en montant mentalement sur mes grands chevaux de justice. Je m’éloigne, je vais faire un tour dans le jardin, je regarde ce qui se passe en moi. Me promener dans la nature, jouer des bols tibétains,…, sont des aides pour monter mon niveau d’énergie tout en permettant l’introspection. L’introspection ne signifie pas d’essayer de me convaincre que ce n’est pas grave, juste de laisser ce qui est là sans fuir. Il y a un moment où la morosité me quitte spontanément et la mémoire revisitée ensuite me laisse indifférente, voire amusée qu’elle ait causé tant de désordre. Au moment où ça lâche, il y a une compréhension, comme un puzzle qui se met en place. Dernièrement, une personne m’a blessée : je l’ai regardée et j’ai compris pourquoi elle agissait ainsi. Je le lui ai dit et cela a désamorcé la bombe. Le jeu s’est arrêté et je n’ai pas traversé de phase de morosité.


La fin de la manipulation

Encore un sujet que la crise politique actuelle a mis en exergue. Impossible d’assister à tant de manipulation sans tourner le regard sur soi. En quoi suis-je concernée ? Suis-je manipulatrice ? Avec mon besoin d’être vraie, je reconnais à voix haute quand je me rends compte que je viens d’obtenir ce que je voulais par des moyens douteux et je m’en excuse. Cela me permet de sortir des schémas de victime/bourreau.


La fin de l’anticipation

J’étais quelqu’un qui ne laissait rien au hasard, j’envisageais tous les cas de figure et je m’y préparais. Je remarque que je ne parviens plus à me projeter dans l’avenir, je ne peux plus faire de projets à moyen ou long terme. Les fêtes de Noël se sont déroulées chez nous cette année et je n’ai réalisé que le 24 décembre au matin que du monde arrivait le jour même. Et c’est une bonne nouvelle car il n’y a plus le stress associé à la projection. Je pense que c’est venu du fait qu’avec tout ce qui se passe en ce moment, il est difficile de faire des projets et j’y ai renoncé sans efforts.


S’accrocher aux « bons » moments ?

Quand il y a des vécus agréables , intéressants, en méditation par exemple, il y a une attente subtile que cela dure ou que cela revienne. Et c’est cette attente qui ferme, qui enferme. Quand il y a une attente de quelque chose de précis, je réduis mon champ de vision et comme l’expérience agréable ne dure pas ou ne se reproduit pas, je rentre dans les étapes du deuil. Et lorsque ce deuil est terminé, l’espace de tous les possibles est de nouveau ouvert.


Créer une nouvelle religion ?

Quand une recette fonctionne, que ce soit pour la méditation ou autre chose, il y a une envie de la partager avec tout le monde en oubliant que s’il y a un effet sur moi, il n’y en aura pas forcément un sur les autres. 8 milliards d’humains sur la planète, 8 milliards de chemin d’éveil différents…

Mais plus encore, je m’accroche à cette « merveilleuse recette » pour moi-même, c’est ma nouvelle religion. C’est l’histoire bouddhiste il me semble de la barque que l’on utilise pour traverser la rivière et que l’on traîne sur notre dos alors qu’on a une forêt à traverser ensuite.

Et même quand cela ne fait plus d’effet, je me force à l’utiliser encore, au cas où… 

Et pourtant, le vécu de la conscience pure a montré que c’était sans effort.

J’écoutais une vidéo de Francis Lucille récemment où il disait : « follow the enthousiasme » (suivez l’enthousiasme). Cela m’aide bien à lâcher ce que je crois devoir faire parce que c’est une habitude pour laisser émerger ce dont j’ai vraiment envie.


Suivre l’énergie ?

J’ai tendance à être accro aux ressentis énergétiques et lorsqu’un texte me faisait vibrer, j’en déduisais qu’il était « bon ».

Récemment, j’ai acheté un livre dont la lecture des premières pages me faisait fortement vibrer. Au bout d’une quinzaine de pages, j’ai lu une phrase qui sonnait faux. J’ai arrêté la lecture de ce livre mais je réessaye régulièrement : il n’y a plus de ressenti énergétique même sur les premières pages et le discours ne résonne pas en moi, il sonne faux. Et je suis surprise qu’il ait pu me faire vibrer si ce n’est qu’il correspondait à ce que je cherchais à ce moment-là. Peut-être même qu’il correspondait à mon niveau de vibration, de compréhension du moment.

Je deviens donc plus circonspecte avec les ressentis énergétiques, le seul compas que je suis, c’est mon discernement. Je ne sais pas si c’est lié à mon besoin de vérité en ce moment mais quelque chose se passe, je ne sais pas toujours l’expliquer, un ressenti que l’information reçue ne sonne pas juste ou pas complètement juste. C’est assez subtil tant que cela ne sonne pas juste mais très clair quand cela sonne juste. Et quand cela sonne juste, je remarque qu’ensuite la recherche sur le sujet en question s’arrête sans que je n’ai rien décidé. Impossible de continuer à chercher, il y a un désintérêt qui montre que j’ai eu la réponse. 

Cela me rappelle les premières expériences spirituelles de calme mental et de dissolution partielle (où j’avais eu le sentiment d’être la pièce dans laquelle je me trouvais). Elles n’avaient pas induit cette évidence qu’ont amené les vrais aperçus et j’avais continué à chercher. Pourquoi continuerait-on à chercher une fois qu’on a trouvé ? Si on continue à chercher, c’est qu’on n’a pas trouvé… Les premiers aperçus avaient sonné le glas de la quête de l’éveil et cela a duré de nombreuses années.

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