vendredi 22 avril 2022

Supramental et mémoire



 Il y a cette croyance que la connaissance de l’histoire nous évite de reproduire les mêmes erreurs encore et encore. Pourtant, avoir une bonne mémoire ne m’a pas empêchée de reproduire encore et encore les mêmes erreurs car l’émotionnel s’en mêlait. 

Ce n’est pas la mémoire qui nous permet de mieux gérer les situations car elle nous empêche d’avoir un oeil neuf sur la situation en comparant ce qui se passe dans le présent à du passé. Ce mémoriel passé est d’autant plus prégnant qu’il est teinté d’émotions. Et s’il est teinté d’émotion, il est faux, coloré. On ne peut donc pas s’y fier pour juger une situation présente d’autant plus que les personnes liées à la situation récurrente peuvent avoir changer entre temps, y compris nous.


On voit bien que la mémoire nous dessert mais comment vivre sans mémoire ?


Sans mémoire émotionnelle, on reste bien présent à la situation au lieu de faire des allers retours dans le passé. Si on est bien présent à la situation plutôt que de faire des allers retours dans le passé, une compréhension de ce qui se passe peut apparaître. Et c’est cette compréhension qui permet de trouver une solution si une action est nécessaire. 

Par exemple, il m’est arrivé de me faire attaquer par un chien et un requin. J’étais ultra présente, complètement mobilisée. J’ai fait front et les attaques se sont stoppées. Le requin m’a attaquée une deuxième fois et là, il y a eu la compréhension que j’étais sur son territoire. Donc, après cette deuxième attaque qui s’est elle aussi stoppée à deux mètres de moi, je me suis déplacée latéralement tout en lui faisant face pour m’éloigner de la patate de corail près de laquelle j’étais.  Il n’y a plus eu d’attaques.


Une action n’est pas toujours nécessaire mais pour éviter une réaction qui est émotionnelle, il faudrait que le passé n’interfère pas avec le présent car nos mémoires sont teintées d’émotions et incomplètes donc fausses.

S’il s’agit d’une situation récurrente avec une personne par exemple, si on ne fait pas ressurgir le passé, on comprend la situation. On comprend ce qu’il se passe en l’autre dans l’instant et on comprend qu’on a nous-mêmes quitté notre centre pour se laisser prendre dans un mouvement projectif. Aussitôt que cette compréhension est là, on réintègre son centre et la situation peut se désamorcer.


Est-ce qu’il y a des mémoires indispensables à notre survie ?

Prenons le feu par exemple, son extrême chaleur nous repousse sans avoir besoin de se rappeler une brûlure passée. Là aussi, si on est bien présent, cette répulsion est suffisante pour éviter un accident. C’est souvent la distraction qui crée des problèmes et la distraction est liée au bombardement de pensées auquel on est soumis. Les pensées sont doublement problématiques, sous formes de mémoires fausses et sous forme de rêveries qui nous éloignent de notre centre.


Vivre sans mémoire ?

Vivre sans références au passé permet d’être bien présent à la situation et de la comprendre. C’est nécessaire pour sortir de l’involution qui nous fait reproduire toujours les mêmes erreurs en espérant pourtant un résultat différent (définition de la folie selon Einstein).


Si une émotion s’élève en nous, c’est qu’on s’est éloigné de notre centre. On n’est plus dans le présent et dans la compréhension de ce qu’il se passe, on est dans le passé. On compare la situation présente avec une ou des situations passées similaires et les émotions de ces situations passées ressurgissent. On n’a pas une émotion par rapport à une situation présente mais par rapport à des situations passées similaires. Donc la première chose à faire quand une émotion s’élève, c’est de revenir au présent et de se recentrer car on est en train de se faire manipuler par nos pensées.

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