vendredi 22 janvier 2010

Je ne contrôle rien !

1) Abandon de la volonté personnelle

Quand l'instant présent est de plus en plus habité, la volonté s'efface. La vie est laissée libre de se vivre d'elle-même sans questions, sans analyse, sans intervention volontaire.

Quand je vis des moments comme cela, tout va bien, le corps est détendu, les pensées se raréfient, une liberté s'installe.

Puis, le mental reprend temporairement le dessus, peut-être sous le coup d'une forte émotion, d'une peur. Et le mental se raconte des histoires, se fait des sketches sur ces moments où la volonté n'avait plus sa place. La peur de ne plus avoir le contrôle puisque la volonté était inopérante effraye au plus haut point quand le mental est en mode actif.

Puis la peur se calme, la présence d'arrière-plan redevient accessible. Je me rappelle les aperçus de Conscience Pure, je me rappelle que je suis cela. Et il semble impossible que le mental et son cortège de peurs puisse à nouveau reprendre le dessus.

J'ai lu un texte qui m'a secouée. L'auteur prenait l'exemple d'une voiture dans un manège. Inconsciemment, l'enfant tourne le volant dans le sens du mouvement du manège ce qui lui donne l'illusion de contrôler le mouvement de la voiture. Et pourtant, s'il lâche le volant, la voiture continuera à avoir le même mouvement. L'idée c'est que nous croyons contrôler nos vies, nous croyons faire des choix, nous croyons prendre des décisions après mûre réflexion. Mais, en réalité, nous sommes conditionnés et nos décisions déjà prises.

L'implication du mental n'est pas nécessaire pour que la vie, notre vie, continue normalement... Je continue à respirer, à manger, à faire des choses, à communiquer avec les autres, tout à fait normalement quand il y a cet abandon de la volonté personnelle. Simplement, je ne suis pas tout le temps en train de cogiter à propos de ce que je fais ou de ce que je vais faire et ça ne change rien.

2) Paroles spontanées

Il m'arrive de dire des choses, par moments, sans avoir la moindre idée d'où cela sort, une évidence qui apparaît comme telle au moment où je la dis mais que je ne savais pas que je savais l'instant d'avant.

Il s'agit de compréhensions que j'aurais pu développer intellectuellement, qui auraient pu être le résultat d'un raisonnement logique, d'une analyse. Car j'ai le vécu, l'expérience nécessaire pour tirer la conclusion en question en mentalisant.

La surprise, c'est de me rendre compte que même si je ne mentalise pas, si je n'analyse pas, la compréhension se manifeste, spontanément. La compréhension n'a pas besoin de l'interférence du mental pour apparaître.

3) Je ne suis pas mes pensées

Dans ces moments où la parole est spontanée, souvent en réponse à une question, la mémoire est inaccessible. En fait, ce n'est pas moi qui décide d'avoir telle ou telle parole. Les paroles échappent à mon contrôle, elles sont indépendantes de ma volonté. Elles ne viennent pas de MOI-personnalité. Ce ne sont pas mes paroles, ce ne sont pas mes pensées. Elles viennent de nulle part. C'est juste la seule chose à dire à ce moment-là.

Je vois bien dans ce cas que je ne suis pas mes pensées.

Par contre, quand je mentalise, j'ai l'impression que les pensées viennent de moi, que ce sont mes pensées mais je crois qu'il s'agit juste d'un manque de clarté.

En effet, il me semble évident que quel que soit le "type apparent" de pensées, spontanées ou issues d'une cogitation, elles viennent toutes de nulle part. Je commence à me rendre compte qu'en fait, elles sont toutes spontanées : si nous sommes suffisament lucides, elles sont vues comme telles et il n'y a pas d'identification. Dans le cas contraire, il y a identification...


1 commentaire:

  1. Bonjour, C'est exactement ce que je vis à l'instant meme :D je medite en pleine conscience chaque jour, je vis ce que je fais, ce que je dis, ce que j'entend. Je prend conscience de mes pensees sans y attacher aucune importance. Je sais que je ne controle rien. Je regarde, j'admire, je contemple ce que le present fait. Je vis exactement la même chose que vous. Il ne s'agit pas là de môn "je" qui parle mais de môn "môi" ... Il s'agit là de deux choses différentes. Le "je" fait et le môi contemple ... Prendre conscience est un sentiment de paix ...

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