Je suis enseignante en cours particuliers et je n’ai pas travaillé ces 10 derniers jours de vacances. J’ai repris hier et mon vécu était totalement différent d’avant les vacances.
J’ai l’habitude de renvoyer une image positive à mes élèves en les félicitant de ce qu’ils font juste et en les sensibilisant au fait de ne pas se dénigrer eux-mêmes quand ils se trompent. Ce sont des habitudes, des conditionnements, d’agir ainsi, pour aider les élèves à reprendre confiance en eux parce que, même s’ils ont des lacunes à rattraper, le problème majeur est souvent et surtout un problème de valorisation.
Hier, j’ai vu les situations où ce problème de valorisation se manifestait mais je n’ai pas réagi de façon automatique comme j’ai l’habitude de le faire. Je voyais les situations et il me fallait un temps, un micro-temps, pour me rappeler que, d’habitude, je réagis à ces situations et que je le fais d’une certaine manière. J’ai alors pris la décision de réagir comme j’en avais l’habitude en me transformant en un miroir positif mais cela sonnait faux en moi. Cela me semblait artificiel : cela reste une manipulation même s’il s’agit d’une manipulation « positive ».
Je me rends compte que ce qui aurait le plus de sens pour moi serait que les élèves prennent conscience qu’ils n’ont pas besoin de validation extérieure et qu’ils sont parfaitement capables de savoir par eux-mêmes quelle direction prendre. Je ne sais pas encore quelle forme cela prendra mais c’est dans ce sens que je veux orienter ma façon d’enseigner.
Avec mes proches aussi, je ressens moins le besoin de défendre mon point de vue. Je reconnais la validité de leur point de vue pour eux et je peux le prendre en compte. Cela facilite grandement la communication de comprendre quelle(s) peur(s) est(sont) activée(s) en moi et en l’autre lorsqu’une situation se manifeste car, et c’est impressionnant à voir, nous abordons, les uns et les autres, les situations sous des angles complètement différents !
Je me suis beaucoup intéressée à la psychologie ces derniers temps. En fait, cela m’est tombé dessus parce qu’en m’intériorisant pour avoir des réponses non réfléchies par rapport aux situations que je vivais, cela me renvoyait à des blessures qui, la plupart du temps, remontaient à l’enfance. J’ai donc pris connaissance de certaines approches propres aux psychologues pour mieux comprendre comment je fonctionnais.
Je me suis également intéressée aux recherches en épigénétique. Des expériences scientifiques montrent que des traumatismes sont transmis génétiquement, de génération en génération, sous forme de marques sur des gènes, ce qui inhibent leur fonctionnement, comme le gène de la gestion du stress par exemple. Cela se traduit par des vulnérabilités, des sensibilités accrues par rapport à certaines situations.
Cela pourrait expliquer pourquoi nous serions confrontés à certaines situations, déjà pendant l’enfance, car nous les attirerions/créerions du fait de nos peurs inconscientes héritées (ceci est mon interprétation).
Les scientifiques s’accordent à dire que ces marques ou marqueurs sont réversibles. Il y a des méthodes chimiques mais une petite étude a montré que l’acuponcture permettait de supprimer certains marqueurs.
Cela a encore augmenté ma conscience, j’ai encore plus vu à quel point nous sommes littéralement conditionnés et à quel point nous vivons notre vie en mode automatique, inconscient. Nous subissons notre vie.
Je fais quand même attention à ne pas rester bloquée dans une compréhension intellectuelle et un jugement pour me placer dans mon intériorité et ma spontanéité, sans mettre en route la machine à réfléchir. Ainsi, je continue à augmenter mon champ de vision et à comprendre toujours mieux comment je fonctionne.
Le fait de moins réagir automatiquement me donne l’impression de vivre au ralenti, un peu en spectatrice, juste parce qu’il y a plus de conscience sur le moment. Il y a un certain détachement, une tranquillité. Et j’étais beaucoup moins fatiguée que d’habitude à la fin de la journée, hier, malgré un programme chargé.
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